Réalisateur : Kenneth Lonergan

Genre : drame

Sortie : 2016

Nationalité : américain

Synopsis :  L’histoire des Chandler, une famille de classe ouvrière, du Massachusetts. Après le décès soudain de son frère Joe (Kyle Chandler), Lee (Casey Affleck) est désigné comme le tuteur de son neveu Patrick (Lucas Hedges). Il se retrouve confronté à un passé tragique qui l’a séparé de sa femme Randi (Michelle Williams) et de la communauté où il est né et a grandi.

 

 

 

De prime abord, je me suis demandée ce que j'allais bien pouvoir mettre dans cette critique. Tout le discours que j'avais en tête se résumait à « Casey par ci, Casey par là... ». Je suis bien trop fascinée par cette acteur depuis plusieurs années déjà, et ça me phagocyte les quelques neurones disponibles que j'ai dans la caboche. Casey Affleck est le second rôle par excellence, celui que l'on ne voit pas, celui qui s'efface, celui qui prend la couleur et la texture de l'univers autour de lui. Casey Affleck, c'est le petit frère qui a grandit dans l'ombre du Big Brother. Et finalement, je ne sais pas comment cela a pu marcher, mais cette capacité à faire caméléon a fini par payer : on l'a remarqué, on lui a donné les premiers rôles. Et il a continué à briller de cette lumière si discrète, si diffuse, si lointaine. Il fallait de la concentration pour saisir les nuances de son jeu. De la patience, aussi. Mais une fois qu'on a mit le doigt dessus, plus rien n'a d'importance. Casey Affleck capte ce qui fait l'essence d'un être humain. Il capte l'infime, le microscopique, l'invisible. Et c'est beau, bon sang ce que c'est beau !

 

À voir :

Blow-Up... https://www.youtube.com/watch?v=g4mkCIq1_t8

Cinefix... https://www.youtube.com/watch?v=9wLYO8iY1fM&t

 

Hollywood fait des efforts. Au lieu de primer les acteurs les plus bankables, ils font parfois des choix audacieux compte tenu de leur cahier des charges. Casey Affleck s'est vu attribué l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans Manchester by the Sea, cette année. La plupart du temps, l'Académie a peu de nez en ce qui concerne les futurs chef-d’œuvres de demain. Manchester by the Sea ne fait pas vraiment exception, je pense sincèrement que ce n'est pas le film du siècle, mais ils ont eu l'intelligence de voir le gros éléphant dans le magasin de porcelaine. Ou dans ce cas précis, le microcosme dans la cellule organique.

 

Ceci étant dit, je pense aussi que Manchester by the Sea est un très bon film. J'ai aimé son approche quasi néoréaliste, les plans fixes et les légers zooms, le bleu dominant, et la subtilité de l'ensemble. Le scénario évite habilement le cliché de la famille qui se déchire après la mort d'un proche, et le drame est mis à distance par la caméra, comme un orage qu'on regarderait à travers une fenêtre. La scène de l'incendie est atroce à regarder, principalement parce qu'on ne voit rien venir, qu'on prend tout dans la gueule au même moment que le personnage principal. Et enfin, il y a la série de flashbacks, qui ne sont annoncé par aucune mise en scène particulière (ce qui m'a assez perturbé au départ, mais on s'y fait vite), et ça change de ce que j'ai l'habitude de voir.

 

Retour à l'accueil