Réalisateur : Matt Reeves

Genre : science-fiction, action, aventure

Nationalité : américain

Sortie : 2017

Synopsis : Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.

 

Je voulais voir par moi-même. On ne m'y a pas forcé, mais disons que je n'y allais pas forcément le sourire aux lèvres. Les deux premiers m'ont laissé de marbre, je ne vois pas pourquoi le troisième en serait autrement. Donc: je mets ma vie sur pause pendant 2h20, et je prends le temps de regarder ce film.

 

Bon, il faut dire que j'ai eu la malchance de me taper la bande annonce au moins trois fois, et d'avoir écouté quelques critiques enthousiastes. J'ai gâché 2h20 de ma vie, c'est pas grave, je m'en remettrai. Mais commençons par les points positifs.

 

Comme l'a énoncé une certaine personne, il fallait oser réaliser un blockbuster en grande partie muet (avec majorité de silences et de langue des signes), et auquel le personnage principal – ou du moins celui auquel le public s'identifie – est un animal créé de toute pièce avec des effets spéciaux. J'entends par là que ce n'est pas le visage d'un acteur humain. C'est assez rare pour être mentionné. À part Le Livre de la Jungle de Jon Favreau (que je trouve affreux dans tous les sens du terme), et puis Avatar dans un certain sens, il y a peu de films qui s'autorise ce risque. Hollywood pense que le héro doit être un homme blanc et hétéro (je caricature, mais c'est ça la plupart du temps). Ces gens devraient voir Rubber de Quentin Dupieux, ça leur remettrai les idées en place !

 

Bref, je m'égare. Les points positifs. Bien que ça n'en soit pas vraiment un (il faut être sacrément aveugle ou carrément ignorant pour ne pas s’apercevoir des références de Matt Reeves : Apocalypse Now et Full Metal Jacket), les références se sentent et ça donne du cachet à la réalisation. J'ai aimé aussi les effets spéciaux, qui ne m'ont pas trop gêné, soit parce que la photographie est très sombre et que les singes sont peu visibles, soit parce que mon œil était attiré autre part. Soit parce que c'est bien fait, tout simplement. Et puis enfin, il y a un mélange de plusieurs choses : l'hymne américain joué par des hommes cruels, le drapeau américain qui s'enflamme, et surtout une phrase prononcée par César/Andy Serkis : « Son mur ne lui servira à rien ». Je pense que Matt Reeves n'a pas voté pour Donald Trump. (mais ces piques ouvertement anti-Trump sont devenu presque monnaie courante dans le cinéma hollywoodien en ce moment, et je me demande si ce n'est pas une condition plus ou moins explicite du cahier des charges des blockbusters, à présent. Faire de la politique avec le cinéma, oui. Nous prendre pour des cons, non)

 

Bien, maintenant les points négatifs. Attention accrochez-vous, il en a des belles. Et pour commencer, une question : ça ne choque personne de voir un cerisier en fleur pendant l'hiver ? Non parce que je veux bien croire que le monde n'est plus le même qu'aujourd'hui, mais le coup du cerisier, je trouve ça un peu gros à avaler. Et en parlant d'avaler, quelqu'un a vu la monstrueuse astuce pour glisser un placement de produit Coca-Cola dans un monde post-apocalyptique ? C'est aussi discret qu'une éléphant dans un magasin de porcelaine, et je trouve ça aussi ingénieux que misérable (le camion Coca-Cola à moitié bouffé par la végétation).

 

Je vais mettre de côté la symbolique biblique de la fin du film (César aurait dû s'appeler Moïse, ça aurait été encore plus évident), pour me pencher sur deux lacunes scénaristiques qui, personnellement, m'ont tordu de rire. La première concerne le Colonel. C'est le grand Méchant de ce film, celui qui a tué son propre fils pour sauver l'Humanité. Et donc c'est son principal but dans la vie : sauver l'Humanité. Dans ce cas, j'aimerai qu'il m'explique comment il compte sauver l'Humanité avec uniquement des hommes dans son armée. Parce que je m'y connais un peu en reproduction, je ne suis pas certaine que l'Humanité survive longtemps à cette situation...

 

La seconde concerne une courte phrase prononcée par le Colonel (encore lui) à ses soldats, à propos de César, enfermé dans une cage : « S'il est encore en vie demain, faîtes-le travailler. Sinon, tuez-le ». Donc si je comprends bien ta logique, cher Colonel, ça veut dire que s'il est en vie, il travaille, et s'il est mort... il faut le tuer ? Y'a pas un truc qui cloche, Colonel ?

 

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