Réalisatrice : Mélanie Laurent

Genre : drame

Sortie : 2014

Nationalité : française

Synopsis : Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.

 

 

Les ruptures amicales sont parfois plus dures encore que les drames amoureux. Il arrive parfois que, pour une raison ou une autre, une Amitié avec un grand A cesse d'exister. Cette déchirure fait un mal de chien, et pour en avoir fait plusieurs fois l'expérience, je peux vous assurer qu'on n'en sort pas indemne.

 

C'est pour cette raison que je redoutais de voir Respire : les drames d'amitié qui jalonnent ma courte vie de 23 ans sont nombreux, et aussi récents, et il valait mieux pour moi que je sois guérie pour affronter ce film. En vérité, c'est compliqué de parler de rupture amicale (dans le sens : rupture entre deux amis, et pas dans le sens : rupture légère et sans souffrance), parce qu'il faut l'avoir vécu pour comprendre ce que ça fait. Mais la première chose à savoir, c'est que plus on est jeune, plus c'est douloureux, et plus ça reste dans l'inconscient. J'ai vécu quatre séparations douloureuses, avec cinq amies différentes. La répétition de ce motif dans ma vie m'a amené à me poser des questions sur ma capacité à garder une amitié : est-ce que c'est moi qui ai un problème ? Et en effet, je dois m'avouer que je suis parfois beaucoup trop exigeante, j'en demande beaucoup, et souvent une exclusivité égoïste et nocive. Mais je relativise, aussi : il faut être deux pour qu'une séparation s'opère. S'il y a eu faute, elle ne venait pas forcément toujours de moi, et dans la moitié des cas, j'ai subit des ruptures, je ne les ai pas provoqué (du moins pas volontairement). Bien sûr, chaque situation est différente, et les points de vue divergeront. Je ne prétends pas être quelqu'un de parfaite. Je dis juste que l'Amitié est quelque chose qui m'a toujours fait souffrir, et continue encore à me faire souffrir aujourd'hui.

 

Respire est une histoire qui touche particulièrement mes années collège et lycée, puisque le film prend justement place dans un lycée, et une classe de Terminale plus précisément. L'histoire de Charlie entre en résonance avec la mienne, de manière totalement attendue d'ailleurs. Mais très naïvement, je me suis mise à la place de Charlie, et imaginé le pire qui pouvait se produire. Dès le début, j'avais envie de pointer l'évidence, et allumer une alarme dans la tête de cette jeune femme : ne fait pas rentrer Sarah dans ta vie, elle va te voler ton âme.

 

Le film de Mélanie Laurent est touchant, parce qu'il exprime avec une justesse terrible ce que l'on peut ressentir quand une amitié à laquelle on tenait se brise en mille morceaux. L'écriture est juste, et même mieux que ça : la mise en scène est juste, et les actrices sont justes. Le plan final est terriblement poignant. J'ai aimé ce film de toutes mes tripes, du premier au dernier plan. Pas seulement parce qu'il me touchait personnellement, mais aussi parce que c'est un bon film.

 

Quand on perd une amie, on perd une partie de son âme. On perd une partie de soi. Respire raconte cette perte de la manière la plus tragique qui soit, la plus extrême aussi. Ça pourrait être un reproche que je peux faire au film, mais finalement non : l'extrême a quelque chose d'universel, quand on sait bien s'y prendre (et c'est le cas de Mélanie Laurent). Et pour moi c'était essentiel que je me sente impliquée dans l'histoire. Respire est un pari réussi, une œuvre sensible et poignante avec des actrices formidables et une mise en scène décidément à la hauteur. Je valide de toute mon âme (du moins ce qu'il en reste).

 

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