Réalisateur : John Carney

Sortie : 2016

Nationalité : britannique, irlandais, américain

Genre : comédie, drame, romance, musical

Synopsis : Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé de rejoindre les bancs de l’école publique. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.

 

 

« C'est naïf. » « Mais où as-tu mis ton enfance ? »

 

Voilà. J'ai un peu de mal à avaler une certaine critique professionnelle sur le film Sing Street. Je me dis que l'auteur a dû oublier (entre le crédit de sa maison et son deuxième divorce...) ce que ça faisait d'être à un tournant de sa vie. Oui, certes, c'est naïf, c'est romancé, c'est jamais comme ça dans la vraie vie. Mais qui va au cinéma pour voir la vraie vie ? Et puis, c'est un film qui fait du bien, qui ramène un peu de douceur dans mon esprit chaotique, alors ZUT. J'ai pas envie de dire que ce film est naïf. Ou bien si, il l'est, mais c'est loin d'être un défaut. C'est comme reprocher à un écrivain de savoir écrire ! Sing Street est un film naïf parce que c'est ce qu'il est, c'est sa fonction, son but ultime : il veut donner la pêche. Crotte. Qui n'a pas besoin de positivité dans sa vie de temps en temps ? Pas moi.

 

Des mois avant la sortie DVD de Sing Street, entre la sortie ciné (26 octobre 2016) et la fin du mois de novembre, je me suis prise d'affection pour la bande son du film. Jusqu'à en devenir complètement accro. Ceci correspond à une période particulièrement heureuse de la fin de mon année 2016 (à quelques exceptions près...). Bref, avant même de voir le film, j'en étais déjà amoureuse.

En guise de comparaison, ce phénomène ne s'est pas produit avec La La Land, ce qui explique peut-être mon sentiment mitigé en ce qui le concerne.

Oui. Je sais. Je vais me faire taper sur les doigts. Mais j'y peux rien. Sing Street est entré bien plus en phase avec celle que je suis, par rapport à La La Land. Ne serais-ce que par le choix de musique : je suis définitivement plus rock que jazz. Et puis aussi, évidement, Sing Street a eu une sortie beaucoup plus confidentielle, il est donc plus méconnu, et le sentiment d'avoir trouvé une pépite d'or dans le désert est par conséquent beaucoup plus important.

 

Sing Street est le reflet de ma propre vie, en ce moment. Certes, ma vie n'est pas aussi romancé, mais le scénario de base en est le même : la réalité a rattrapé le rêve... et maintenant, qu'est-ce que je fais ?

Encore une fois, j'ai pu ressentir l'effet thérapeutique d'un film sur ma petite personne : psychologiquement, Sing Street m'a fait l'effet de trois semaines de vacances à la plage (en sachant que dans le monde où je vis, trois semaines de vacances à la plage arrivent aussi fréquemment qu'un voyage dans l'espace...). C'est la preuve incontestable du bien fondé d'un tel film, non ?

 

Mais j'en ai d'autres, de preuves. D'abord, l'acteur principal, Ferdia Walsh-Peelo. Premier rôle et probablement rôle de sa vie, ce jeune talent passe du flegme cool à l'émerveillement naïf, en passant par l'amoureux transi et le rockeur contestataire avec une facilité stupéfiante. Je suis conquise.

Ensuite, sans être un trait de caractère vraiment marqué, il y a une mise en scène assez intéressante. Par exemple, il y a ce plan en contre-plongée sur Conor, après l'enregistrement du clip dans la salle de spectacle. Dans la majorité des cas au cinéma, une contre-plongée est censée représenter la surpuissance d'un personnage, ou du moins la réussite. Mais c'est exactement le contraire qu'on ressent. John Carney casse les codes. Un peu.

C'est rock, c'est cool, c'est self-made, et c'est un feel good movie comme les anglais savent si bien le faire (Good Mornig England, pour ne citer que lui...).

 

Et puis enfin, il y a les références culturelles. Les années 80' sont plus proches de moi que celles qui entourent la naissance du rock n' roll. Et même si je ne suis pas contemporaine des références du film (Retour vers le futur, The Cure, The Clash...) elles me sont familières (surtout The Clash...). Et inutile de le dire tellement ça paraît évident : ce sont de bonnes références. Très bonnes.

 

Donc, pour toutes ces raisons, Sing Street est un coup de cœur bien mérité.

 

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